Il y a les biais des autres… et les siens.

Les sujets polémiques du moment (essayons de ne pas les aborder) montrent bien l’extrême écart qu’il peut y avoir entre deux points de vue, entre experts renommés, entre profanes attablés au café du coin, entre doux rêveurs et cartésiens acharnés… le constat est criant, la mécanique la même : les biais s’invitent instantanément dans les conversations.

Plutôt que de remettre une couche sur ces fameux sujets, essayons de prendre un peu de recul et de mesurer l’impact des biais sur les échanges entre professionnels.

Perceptions, interprétations et généralisations, principaux « perturbateurs » de la communication

Nous disposons tous d’une «encyclopédie personnelle» constituée et alimentée par notre vécu quotidien, nos émotions, notre culture d’appartenance et notre bagage de connaissances générales.

Cette « encyclopédie » peut nous jouer des tours !

Notre jugement, que nous croyons raisonnable, voire rationnel, et que nous croyons fiable, n’a pas de fondement solide : nous sommes soumis à des « biais cognitifs » qui sont une forme « d’illusions d’optiques » mentales, et ce quasiment en permanence.

Biais cognitif, kesako ?

Le biais cognitif pourrait se résumer comme une sorte de raccourci mental qui nous pousse à rechercher la confirmation de ce que l’on croit et à faire un tri sélectif dans les informations de manière à confirmer les hypothèses qui nous arrangent.

Plus la réalité nous apparaît comme complexe, plus nous accueillons favorablement les informations qui confirment nos convictions.
L’information la plus accessible, celle qui est la plus facile à se procurer, est généralement celle qui a le plus d’impact sur notre réflexion, sur notre comportement et sur nos émotions.

Ce mécanisme inconscient contribue à l’excès de confiance dans nos croyances personnelles et peut même renforcer nos croyances face à des preuves contraires.

Par conséquent, il peut conduire à des erreurs de jugement et décisions désastreuses.

Les risques d’erreurs de jugement

Ces risques d’erreurs de jugement (et comportements qui en découlent) résultent principalement d’un manque ou d’une faiblesse dans la collecte, le traitement et la compréhension des informations disponibles sur le contexte (« tri sélectif dans les informations de manière à confirmer les hypothèses qui nous arrangent »).

Freiner les effets négatifs de nos raccourcis

Quelques suggestions en vue de freiner et minimiser les effets négatifs de ces raccourcis mentaux qui peuvent nous faire adopter des conduites inappropriées, réductrices et mutilantes à l’égard des situations complexes et riches de potentialités :

  • Prendre conscience que nous disposons chacun d’un système de représentation qui nous est propre (« encyclopédie personnelle) et s’ouvrir au « Paysage de l’Autre »*,
  • Collecter et examiner le maximum d’informations dont on peut disposer sur la situation, y compris celles qui vont à l’encontre de nos attentes ou de nos à-priori. Faites confiance au QQOQCCE ! *
  • « Décider par optionnalité » (vous augmentez vos chances de réussir lorsque vous avez le choix entre plusieurs options) : en laissant vivre les options, en sélectionnant et en mettant les options retenues en œuvre… avec RIRE, PNI, Plan d’action…*

* Voir notre programme de Formation au Management : « Formanager ».